L’almanach séries 2015

Sur mon ancien blog, j’avais l’habitude chaque année de faire un traditionnel classement des séries. Cette année, à la demande de Lunécile, je change un peu la formule avec une sorte d’almanach – dernière référence à Retour vers le Futur, promis ! – qui compile chronologiquement les moments de télévision qui ont marqué une année particulièrement mouvementée. Mon année, puisque c’est forcément subjectif et donc forcément non exhaustif.

2015, c’était l’année de la Peak TV. Un terme à la mode qui est apparu face à l’émergence d’un trop grand catalogue de bonnes séries. Oui, c’est un comble : à force d’avoir beaucoup de choix de qualités, beaucoup plus de diversités et beaucoup plus de médiums (via les services de streaming notamment), on ne s’y retrouve plus, paraît-il. S’il est vrai que l’indigestion est un danger, ce serait tout de même idiot de se plaindre d’un trop-plein de trop-bien – il y avait aussi beaucoup de mauvais. À chacun de savoir faire le tri et de savoir savourer ce grand festin plutôt que de le consommer trop vite. 2015, c’était aussi l’année des adieux. Alors revisitons cette année pleine de tout et, surtout, pleine d’émotions.

P. S. : Avant de vous entendre pigner, je précise que je n’ai pas encore vu (ou que je ne verrai jamais) You’re The Worst, Jessica Jones, Bloodline, Please Like Me, Banshee, Looking, Sense8, Empire, Fresh off the Boat, Crazy Ex-Girlfriend, Penny Dreadful, Jane the Virgin, Daredevil, Hannibal, Rick & Morty, Unreal, Inside Amy Schumer, Man Seeking Woman, Kingdom, Narcos, The Middle, Grey’s Anatomy, Masters of Sex, Casual et la saison 19 de South Park. Quand à Doctor Who, je vous renvoie vers mes confrères et leur avis sur la neuvième saison.

8 janvier / The Daily Show w/ Jon Stewart (Comedy Central)

Pendant longtemps, Jon Stewart était le compagnon de mes pauses repas. Une figure irrévérencieuse mais pas trop, accessible sans être prétentieuse, subjective comme il faut et parfois capable d’analyses imparables. Un vieil ami aux cheveux grisonnants qui s’attaque aux mêmes moulins avec plus ou moins de réussite mais toujours le besoin de tourner en dérision ce qu’il y a de pourri au royaume de la politique et des médias, avec Fox News comme bouc émissaire. Il est parti dignement en août mais c’est en janvier, au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, qu’il nous a rappelé pourquoi on l’aimait et pourquoi sa mission devait se poursuivre. On espère te revoir en 2016, Jon !

20 janvier / Parks & Recreation – S07E04 (NBC)

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Au milieu d’une ultime saison très réussie, on a le droit avec « Leslie & Ron » au plus bel hommage possible à la relation centrale de la série, à ce ying/yang sur lequel les scénaristes ont toujours su se reposer pour retrouver un peu d’équilibre. Alors les enfermer malgré eux dans un huis-clos censé les réconcilier, c’est l’occasion parfaite pour nous offrir un best-of sans avoir recours à un clip-show. Et puis c’est pas tous les jours qu’on voit Nick Offerman pleurer. Un beau cadeau aux fans.

22 janvier / Mom – S02E11 (CBS)

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Quand une sitcom aussi intelligente que Mom tue un personnage, c’est bien plus marquant que quand ça arrive dans Game of Thrones. Surtout qu’elle peut se reposer entièrement sur le talent de ses deux actrices principales. Allison Janney dont le choc se transforme rapidement en rage avant de redevenir de la tendresse, Anna Faris qui ne sait pas comment réagir et finit par éclater en sanglots dans les bras de sa mère. Cette capacité à aborder le thème de la mort, comme celui de l’alcoolisme ou de la misère, n’empêche même pas les scénaristes d’avoir recours à l’humour gras et à des répliques bien senties. Elle a des couilles cette série, elle affronte les conséquences de ses arcs narratifs. La scène la plus forte reste celle où on se rappelle la lutte quotidienne des deux femmes, endeuillées, face à un verre qu’elles ne toucheront pas. Pour l’instant.

29 janvier / Parenthood – S06E13 (NBC)

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Clap de fin pour la famille Braverman. Un finale qui exploite toutes les forces de la série sans trop en abuser : la spontanéité du jeu, les relations approfondies entre les personnages, l’art de faire pleurer ou sourire avec une réplique ou un regard très juste. Il rend un bel hommage à tout ce petit monde, bien plus que ne l’aura fait une sixième saison en demi-teinte, construite sans trop de panache, confuse et un peu maladroite parfois. Mais on oublie ses défauts, les frustrations diverses qu’on peut ressentir maintenant que tout est fini et on pleure à chaudes larmes devant cet attendrissant clou du spectacle.

4 février / It’s Always Sunny In Philadelphia – S10E04 (FXX)

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En dix ans, la plus drôle des comédies nous aura tout fait : un dessin animé, une comédie musicale, une attaque de zombies, deux Arme Fatale. Il fallait bien qu’un jour, on ait le droit à un (faux) plan-séquence. Birdman a relancé cette mode et c’est comme ça qu’on se retrouve à suivre la journée de travail de Charlie, sans interruption (ou presque). Virtuosité et rats morts n’ont jamais été si bien ensemble.

8 février / Better Call Saul – S01E01 (AMC)

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Un centre commercial en noir et blanc. Un moustachu à l’allure familière. Un flash-forward mélancolique qui prouve que Vince Gilligan maîtrise toujours l’oxymore. Une belle introduction à un spin-off un peu inégal mais qui saura viser juste avec ce genre de moments, ceux qui nous parlent d’échecs et de regrets. Ceux qui misent sur le potentiel dramatique très juste de Bob Odenkirk.

11 Février / Broad City – S02E05 (Comedy Central)

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Une nuit blanche conduit Ilana dans les fins fonds de la nuit new-yorkaise. Elle y fait la rencontre de Val, l’alter-ego music-hall d’Abbi. S’ensuit un numéro d’anthologie, le sommet de cette comédie unique en son genre, trouvant toujours de nouvelles astuces autour du sujet « deux potes qui font n’importe quoi ».

15 février / Saturday Night Live – 40th Anniversary Special (NBC)

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40 ans et plus toutes ses dents. Malgré une incapacité à véritablement se réinventer, Saturday Night Live a sorti le grand jeu pour ses trois heures d’anniversaire, pleines de surprises. Une célébration aussi inégale que prévue mais qui permet d’avoir au bureau du Weekend Update ses trois plus illustres présentatrices.

15 février / Togetherness – S01E05 (HBO)

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Encore un ersatz de film indé-mumblecore sur HBO ? Encore de la classe plus que moyenne qui souffre ? Oui mais la valeur ajoutée de cette série des frères Duplass, c’est sa justesse. On ne le ressent pas immédiatement, il faut une poignée d’épisodes pour s’investir dans les états d’âme des personnages mais, au bout du cinquième, le charme opère. Surtout lors de cette partie de dodgeball en plein air dont le véritable enjeu est la volonté d’émancipation d’une femme mariée en quête d’ailleurs.

1er mars / The Last Man On Earth – S01E01 (FOX)

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Un pilote à l’image du personnage de Will Forte : libre, créatif, ludique, plein de possibilités. Comme tout bon pilote, il peut d’ailleurs se regarder indépendamment du reste et rester tout à fait jouissif. Si la suite de cette première saison sera tristement classique, la seconde est actuellement en train de trouver un bon équilibre et aborde intelligemment amitié et solitude.

1er mars / Girls – S04E07 (HBO)

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En même temps que son personnage fait une croix sur sa carrière d’auteure, Lena Dunham enfin décide d’arrêter de passer des épisodes entiers à répondre à ses critiques de la manière la moins subtile possible. Au lieu de ça, la revoilà qui nous raconte des histoires, la chronique de jeunes gens paumés et gentiment auto-centrés. Avec « Sit-In », elle a réussi à pondre un huis-clos un peu grossier mais en retrouvant le sens de l’humour et la répartie qui fut à une époque la marque de fabrique de la série (et pas seulement un moyen de faire du méta ou de la branlette intellectuelle).

6 mars / Unbreakable Kimmy Schmidt – S01E06 (Netflix)

En binge-watchant cette adorable série imaginée par Tina Fey, je ne pensais pas qu’une chanson pouvait autant me rester en tête que celle du générique. Jusqu’à « Peeno Noir », l’hymne composé par Titus, la révélation comique de l’année. Un bon moyen de découvrir l’humour ultra-référencé et au timing impeccable du réjouissant successeur de 30 Rock. 

8 mars / Brooklyn 99 – S02E18 (Fox)

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Brooklyn 99 n’est pas une série de son temps : elle mise sur une formule à l’ancienne (intrigue A + intrigue B + intrigue C), des personnages gentiment caricaturaux mais terriblement attachants, un cadre de travail fixe où se développe des relations amicales et amoureuses solides, vingt-deux épisodes par saison… Et c’est ce qui m’attire chaque semaine chez elle, ça et le cast impeccable, d’un Samberg qui a gagné en épaisseur à un Braugher qui donne son meilleur à chaque réplique. Bien sûr, c’est inégal, c’est classique et parfois routinier. Mais c’est ce confort qui fait tout le charme de la comédie. Quand elle convoque en plus ce bon vieux Bradley Whitford pour offrir à Jake Peralta une backstory très touchante, comment bouder son plaisir ?

25 mars / The Americans – S03E09 (FX)

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The Americans réussit l’exploit de garder une qualité constante sans avoir besoin d’accélérer son rythme, de compromettre son récit ambitieux ou de sacrifier des personnages juste pour nous offrir d’éphémères frissons. Non, les frissons sont bien là pour durer car, quand une intrigue est passionnante, elle est exploitée jusqu’au bout et reste passionnante jusqu’au bout. Cela demande une très grande attention et une patience toujours récompensée. Ce n’est pas une série d’action, c’est une étude méticuleuse des conséquences de nos actions. Plus on passe du temps en compagnie de notre couple d’espions infiltrés qui font d’horribles choses au nom de leur patrie, plus les enjeux émotionnels sont complexes et bouleversants. Et quand Elizabeth se retrouve confrontée à sa propre moralité face à une Lois Smith bouleversante, l’émotion est forte.

29 mars / Shameless – S05E11 (Showtime)

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Après une quatrième saison très solide, Shameless est un peu retombé, cette année, dans ses vilains travers : situations poussives, arcs narratifs trop décousus et tendance à se reposer sur l’humour gras un peu trop souvent. Malgré tout, il surnage forcément de belles fulgurances, que ce soit dans le traitement des troubles de Ian, le passage à la puberté de Deb et même – plus surprenant – la romance d’un Frank en manque d’affection. Et quand les Gallagher se réunissent enfin au complet le temps de cet avant-dernier épisode plus solide, l’émotion est au rendez-vous. Avec une scène comme les retrouvailles de Ian et Monica, mère et fils bipolaire, la team John Wells prouve qu’elle a encore des choses très justes à nous raconter sur le sujet.

31 mars / Cougar Town – S06E13 (TBS)

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On l’aura moins évoqué que d’autres séries sur le départ comme Mad Men ou Justified mais elle me manquera tout autant. Sa familiarité et sa bonne humeur. Sa simplicité. C’était un privilège de passer autant de temps avec des gens privilégiés aussi charmants. Levons notre verre à la fine équipe du Cul-de-Sac et gardons un souvenir chaleureux de Couga… euh… Sunshine State !

5 avril / Last Week Tonight – S02E08 (HBO)

Il était dur de perdre à la fois Jon Stewart et Stephen Colbert mais la relève est définitivement assurée. Que ce soit par Noah Trevor et Larry Wilmore sur Comedy Central ou, surtout, par John Oliver sur HBO. Cette deuxième saison fut un rendez-vous immanquable tant l’animateur a su trouver ses marques tout en offrant sans cesse de nouvelles surprises. L’analyse pertinente mêlée à l’inventivité d’une fine équipe, c’est la force de Last Week Tonight et de segments aussi couillus que cette rencontre avec Snowden en Russie (on se souviendra aussi de la création d’une religion ou de la nouvelle mascotte Malboro). À quand le Pulitzer ?

14 avril / Justified – S06E13 (FX)

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On n’échappe pas vivant d’Harlan, Kentucky. Et pourtant, c’est bien ce qui arrive à nos deux héros. Je les appellerais bien anti-héros si le terme n’était pas autant dépassé et que ces deux-là n’avaient pas reçu un traitement aussi complexe depuis le début, traversant dans tous les sens la ligne qui sépare le Bien et le Mal. Et ça valait vraiment le coup de les avoir vivants dans cette ultime scène pour avoir le droit à cette touchante conversation qui capturait à la perfection l’esprit de la série et ses qualités : une histoire de loyauté racontée avec les dialogues les plus concis et mémorables possible. Au final, plutôt que d’avoir en tête la violence et les multiples rebondissements, on sort de la série avec le souvenir de personnages hauts en couleurs, de répliques cultes et de relations complexes au cœur de l’Amérique.

16 avril / Louie – S05E02 (FX)

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Avec Gibet, on a longuement disséqué la cinquième saison gentiment controversée de Louie. Mais s’il y a un truc sur lequel tout le monde s’est mis d’accord, c’est sur l’efficacité de cet intro basée sur la diarrhée. Louie, alors qu’il est à la caisse d’un supermarché, a une envie pressante et il peut compter sur ses deux gamines pour l’accompagner dans cette épreuve !

2 mai / Children’s Hospital – S06E07 (Adult Swim)

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Les épisodes « behind the scenes » de Children’s Hospital sont mes favoris, de petits chef-d’oeuvres de mise en abyme. Ils savent toujours jouer de manière inventive avec la mythologie très alambiquée et toujours plus absurde construite saisons après saisons. C’est à la fois parfaitement idiot et parfaitement maîtrisé, ce qui donnerait presque envie de croire que ce soap existe depuis 40 ans, se déroule au Mexique et est constitué d’une galerie d’acteurs aussi loufoque. Ici, le méta opère durant un morning talk show et prouve que, même au bout de six saisons, la comédie méconnue d’Adult Swim a encore beaucoup d’absurde à revendre.

10 mai / The Good Wife – S06E22 (CBS)

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Si j’inclus ce moment, ce n’est pas qu’il est réussi, c’est qu’il est mémorable. À cause d’une brouille entre Juliana Margulies et Archie Pajanbi, les deux amies Alicia et Kalinda n’ont pas partagé une scène à l’écran depuis une cinquantaine d’épisodes. Quand cette dernière quitte la série, les scénaristes nous offrent alors des retrouvailles/adieux dans un bar qui sont en réalité… truqués. Oui, dans un manque de professionnalisme insultant pour les fans et nuisant pour de bon à mon amour pour la série, elles ont refusé de partager l’écran une dernière fois. Je ne sais pas si le pire, c’est que le trucage se voit ou qu’il y ait un trucage. Un moment à retenir en guise de leçon : plus jamais ça.

17 mai / Mad Men – S07E14 (AMC)

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Il était dur de choisir seulement une scène dans cette ultime poignée d’épisodes. Peggy qui fait du roller pendant que Roger joue de l’orgue, Betty qui poursuit sa vie comme si de rien n’était malgré une terrible nouvelle, la réconciliation des Campbell. Don qui se jette dans les bras d’un autre homme invisible. La publicité finale. De « Person To Person », je retiens surtout les trois coups de téléphone de  Don aux trois femmes de sa vie. « People just come and go and no one says goodbye…” Eh oui Don mais pourtant, c’est bien fini. Et si personne ne dit au revoir, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’une fin mais d’un nouveau départ.

2 juin / Community – S06E13 (Yahoo! Screen)

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Avec cette ultime saison, Dan Harmon et son équipe sont peu à peu remontés dans mon estime, en particulier avec leurs trois derniers essais. L’épisode du paintball était divertissant, celui du mariage intelligent, drôle et touchant. Et ce finale, tout ça à la fois. Triste surtout. Je ne pensais pas que Jeff et compagnie étaient toujours capables de me faire ressentir autant d’émotions. Les multiples renaissances de la série et sa baisse de qualité m’avait complètement fait oublier l’amour que j’aie pu porter à ces personnages par le passé. Comme au bon vieux temps, le méta est utilisé au service des personnages plutôt qu’à l’occasion d’un gag poussif ou d’un concept foireux. Et la voix de Dan Harmon se refait entendre avec générosité, humanisme et clarté, sans avoir besoin de jouer les victimes ou de nous pondre un script boursouflé. Merci pour le cadeau Dan, notre patience et fidélité méritaient bien ça.

7 juin / Veep – S04E09 (HBO)

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Un peu moins maîtrisée que d’habitude, cette quatrième saison reste toujours un must de satire et de one-liners inoubliables. Pour la première fois, on sort du format habituel avec cette série de témoignages face caméra où le staff de la Maison Blanche témoigne dans une affaire de fuite d’emails (Clinton peut en prendre de la graine). L’occasion d’exploiter chaque graine semée durant l’année et chaque personnage de cette galerie d’enfoirés de plus en plus grande. Le timing comique est précis et le ton cynique au possible : « It’s a good day for truth, but a sad day for love ».

7 juin / Silicon Valley – S02E09 (HBO)

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Et HBO a clairement trouvé un duo en or puisque le même soir, Silicon Valley nous livrait son épisode le plus jouissif de sa très solide deuxième saison. Tout en gardant l’humour nerd habituel, les scénaristes ont su augmenter les tensions dramatiques et rendre leur récit plus complexe. Niveau rebondissements, cet épisode est le plus virtuose et, avec un simple œuf de condor, redistribue intelligemment les cartes pour Pied Piper et prouve que Jared est bien l’arme secrète de la série.

11 juin / Orange is the New Black – S03E13 (Netflix)

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C’est bizarre de ne plus voir l’ancienne série phare de Netflix dans les classements de fin d’année. Cette troisième saison a moins fait parlé d’elle mais je l’ai pourtant trouvée bien plus solide que la précédente. Débarrassée d’un antagoniste trop caricatural, les prisonnières ont plus d’espace pour grandir et, excepté pour le paresseux triangle amoureux autour de Piper, les scénaristes ont pu nous offrir d’ingénieuses combinaisons de personnages. Plus on passe de temps à Litchfield, plus ses habitantes et son personnel sont attachants. Comment ne pas exploser de joie face à ces scènes finales de retour à la nature ?

14 juin / Game of Thrones – S05E10 (HBO)

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De cette saison encore plus inégale que d’habitude, les réseaux sociaux ont comme d’habitude retenu les moments les plus controversés (le viol de Sansa), choquants (le sort de Jon Snow) ou pleins d’action (la bataille contre les White Walkers). Le plus marquant, c’est pourtant la performance de Lena Headey dans ce walk of shame bouleversant, où la caméra est impitoyable, où l’un des personnages les plus détestés de la saga se retrouve à mériter toute notre pitié. Tant que la série pourra délivrer ces moments d’humanité, elle continuera à être autre chose qu’un phénomène de machine à café.

28 juin / Nurse Jackie – S07E12 (Showtime)

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Encore un adieu. Et un adieu sur Showtime, en général, ça veut dire l’agonie douloureuse d’une série qui n’a plus sa place à l’antenne depuis longtemps (cf : Dexter ou Californication). Le cas de Nurse Jackie est différent : suite à un changement de showrunner, la dramédie a su se renouveler et poursuivre discrètement sa route en suivant chaque étape de l’addiction de son infirmière. Ce finale est la conclusion logique de son parcours et offre à l’hôpital et ses protagonistes une porte de sortie très satisfaisante, très sobre, à l’image de ce qui m’a plu dans sa deuxième période.

11 juillet / 7 Days in Hell (HBO)

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Sous la forme d’un documentaire sportif (et reprenant parfaitement les codes du documentaire sportif), ce téléfilm ovni suit un match historique entre deux joueurs de tennis (Andy Samberg et Kit Harrington) qui s’affrontent pendant 7 jours, à Wimbledon. Une parodie de 40 minutes qui arrive à placer un gag à la seconde – il se revoit au moins deux fois – et convoque une ribambelle de guest-star dont je ne vous spoilerais que Jon Hamm en guise de narrateur. On a rarement vu autant de corps nus sur HBO – en particulier des hommes – ou d’absurdité aussi crasse et réjouissante.

17 juillet / Bojack Horseman – S02E11 (Netflix)

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Qui aurait cru qu’un dessin animé sur un cheval apprenant à surmonter sa dépression et son anxiété incurables allait être la série la plus drôle et émouvante de l’année ? Tout en restant une satire d’Hollywood, Bojack Horseman a passé la vitesse supérieure avec cette deuxième saison encore plus dense émotionnellement. Un fil rouge plus solide, des personnages secondaires qui gagnent en épaisseur (Todd !), des guest-stars improbables (Macca !) et une escapade mélancolique à L.A., tout permet de rendre ces animaux plus humains que nature.

26 juillet / Halt & Catch Fire – S02E09 (AMC)

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Un bel exemple de série qui a su se réinventer et faire oublier sa maladroite première saison pour devenir un drama sur lequel compter. À force d’alterner les petites victoires avec les grosses défaites, Cameron se retrouve à bout de nerfs, se battant seule pour la survie de sa création, le logiciel de jeu en ligne Mutiny. Le départ de Boz, son plus fidèle allié, est probablement la scène la plus tendre et pure qu’a pu nous offrir Halt & Catch Fire et la preuve qu’avec le travail nécessaire, les personnages ont pu prendre vie et devenir réellement attachants. Si Toby Huss me manquera certainement, c’était le moment idéal pour offrir une sortie digne au commercial texan qui est parvenu à humaniser tous ceux qu’il croisait sur sa route.

30 juillet / Rectify – S03E04 (Sundance Channel)

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C’était osé de proposer une saison aussi courte, à la temporalité aussi resserrée. Si l’expérience peut être frustrante, c’est aussi le meilleur moyen d’étudier le plus justement possible le retour à la civilisation de Daniel et les états d’âmes de ses proches. À une époque où de plus en plus de séries nous font le coup du time-jump de plus en plus gratuit et paresseux, c’est presque rafraîchissant d’avoir des scénaristes qui n’ont pas peur d’accompagner chaque étape du développement émotionnel de leurs personnages. Dans ce très bel épisode, Rectify parvient à nous émouvoir avec du silence, un pot de peinture ou bien un couloir un peu trop vide. La réalisation est superbe sans être tape-à-l’œil, les acteurs livrent tous leur meilleure performance scènes après scènes et on se laisse porter par un ascenseur émotionnel de plus en plus percutant.

13 août / Comeby Bang Bang – S04E26 (IFC)

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2015 était une excellente année pour Scott Auckerman. Avec son pote Adam Scott, il a pu rencontrer son groupe favori dans un épisode très spécial de son podcast U Talkin U2 To Me. Avec ses mentors David Cross et Bob Odenkirk, il a pu faire renaître Mr Show (voir plus bas). Et son Comedy Bang Bang a connu sa saison la plus longue (40 épisodes !) et la plus réussie. La transition entre le co-host Reggie Watts et le petit nouveau Kid Cudi n’a fait que rafraîchir la formule et il est difficile de lister les moments inoubliables (la comédie musicale d’Halloween, celle de Noël, le plan séquence, l’épisode littéralement à l’envers). Si vous cherchez une bonne dose de méta et de comédie inventive, comptez sur eux !

19 août / Mr. Robot – S01E09 (USA Network)

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Un phénomène inattendu qui a beaucoup fait réagir et à juste titre. Il m’aura néanmoins fallu du temps pour passer outre les défauts évidents des débuts (une rencontre maladroite entre Dexter et Fight Club), avant que la réalisation inventive, le regard du charismatique Rami Malek et les surprises d’une intrigue couillue me passionne à mon tour. Mr Robot est une série de son temps avec une vision très sombre et singulière qui fait des merveilles de narration avec l’esprit fragile de son narrateur et les dérives du monde connecté. Qui aurait cru un jour voir un brûlot anti-capitaliste sur USA Network ?

26 août / The Carmichael Show – S01E02 (NBC)

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2015 n’était pas une grande année pour NBC qui, mis à part The Blacklist, n’a plus vraiment de série « phare » à mettre en avant. Avec la fin de Parks & Rec et Parenthood en janvier, l’été aura servi à tester les petits nouveaux. Si Mr Robinson fut un échec, cette série imaginée par le comédien Jerrod Carmichael a réussi, avec une trop courte poignée de six épisodes, à retrouver le charme de la sitcom d’antan tout en étant résolument moderne dans le propos. Sans tomber dans le piège du didactisme, il a permis de remettre au goût du jour le « Very Special Episode », ce procédé permettant d’aborder avec dérision un sujet grave, qu’il s’agisse d’alcool, drogue ou sexualité. « Protest » tape en plein dans l’actu en s’attaquant intelligemment à la brutalité policière. « Kale » évoque la mortalité, « Gender » parle aussi justement de la transsexualité que Transparent. C’est drôle, c’est intelligent et l’avoir renouvelé est peut-être la meilleure idée de NBC depuis longtemps.

27 août / Documentary Now! – S01E02 (IFC)

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Documentary Now! c’est une anthologie de faux documentaires imaginés par Bill Hader, Fred Armisen et Seth Meyers. C’est passé plutôt inaperçu et c’est dommage parce que c’était bien plus solide et inventif que tout ce qu’a pu nous proposer cette fine équipe auparavant (Saturday Night Live et Portlandia notamment). Pendant sept épisodes, Helen Mirren – dans son propre rôle et avec toute sa classe – nous présente les meilleurs docus du siècle dernier et on se retrouve face à des parodies/hommages de classiques comme Nanouk L’Esquimau (1922) ou bien des investigations hipsters de Vice. En plus de pouvoir retrouver certaines guest-stars sympathiques (Jack Black et John Slattery) et d’en prendre plein les yeux grâce à une mise en scène/photographie qui s’amuse à reproduire les tics du genre, on peut y mesurer toute l’étendue du génie comique de Bill Hader. Qu’il interprète un vieux réalisateur de 70 ans ou un criminel désabusé, il entre dans la peau de ses personnages à fond et sublime tout ce qu’il touche.

30 août / Show Me A Hero – Part. 6 (HBO)

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L’approche journalistique/humaniste de David Simon a encore fait mouche. Cette fois, c’est sous la forme d’une mini-série retraçant les combats de politiciens et habitants d’une ville où l’implantation de logement sociaux fait débat. À travers ce récit historique aux répercussions très actuelles et en seulement six épisodes, Simon arrive à utiliser avec efficacité son habituelle méthode de narration égalitaire, où chaque protagoniste, même infime, a son rôle à jouer. La mécanique des rouages et du fatalisme fonctionne à bloc, rendant comme prévu l’ultime épisode bouleversant. Le meilleur rôle d’Oscar Isaacs en 2015 et une joie pour les fans de Springsteen qui hante les rues de Yonkers.

9 septembre / Key & Peele – S05E11 (Comedy Central)

Clap de fin pour la série à sketchs qui illumine tout ce à quoi il s’associe (Fargo, Playing House, Bojack Horseman) et aura encore de beaux jours devant lui. On ne compte plus les fous rires (même si certains essayent de les classer) et on rira jusqu’à la dernière minute avec ce « Negrotown » qui résume bien le propos et la drôlerie du show. J’ai plus qu’à aller voir du côté d’Amy Schumer pour me consoler…

24 septembre / Review – S02E09 (Comedy Central)

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Review est l’émission fictive d’un certain Forrest McNeil (Andy Daly) qui accepte d’expérimenter la vie à la demande de ses spectateurs. Ca fait quoi de divorcer ? Ou de manger 30 pancakes à la suite ? La comédie repose donc sur d’énorme enjeux à mesure que la vie de Forrest s’anéantit et que le toutéliage de ses multiples expériences le laisse seul, cocaïnomane et suicidaire. On ne pensait pas que sa vie deviendrait plus misérable après la première saison et pourtant, cette saison va encore plus loin. Chaque épisode détruit tout ce qui compte pour lui : sa petite amie, sa maison, sa relation avec son père, son estime de lui. Forrest finit en prison où il s’invente un ami imaginaire qu’il va également perdre. S’ensuit la scène la plus loufoque, triste et originale d’une série qui défie toute concurrence sur ces terrains.

9 octobre / Undateable – S03E01 (NBC)

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Undateable, la dernière comédie de Bill Lawrence est peut-être, avec (dans un tout autre registre) The Carmichael Show, la dernière comédie potable diffusée sur NBC. Un truc à l’ancienne, pas toujours très fin et plein d’acteurs qui cabotinent gentiment. Si je l’ajoute à cette liste, c’est surtout parce que, cette année, elle a trouvé le moyen le plus ingénieux d’exploiter toute l’énergie de son cast en filmant chaque épisode en direct. Avec un invité musical, à la SNL. Avec des caméos à la pelle. C’est vintage et tellement rare que ça mérite une mention.

12 octobre / Fargo – S02E01 (FX)

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Noah Hawley troque la fluidité de la première saison pour nous offrir un récit encore plus dense, encore plus ludique et riche en personnages inoubliables. S’il faut parfois s’accrocher et que certains épisodes souffrent clairement d’un problème de rythme, le résultat est plus que satisfaisant. Qui d’autre est capable de caser dans la même oeuvre autant de genres, d’époques, de styles et de références différentes ? Les frères Coen, oui, bonne réponse. « Son, I could fill out a steamer trunk with the amount of stupid I think you are »Ok, then.

6 novembre / Master of None – S01E09 (Netflix)

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Voilà ce que je disais de Master of None dans Les Restes de la Semaine :

c’est inégal car il m’a fallu une bonne moitié de saison pour envisager Dev comme un personnage à part entière et arrêter de voir un Ansari me faire des clins d’oeils malins. Inégal car on saute du didactique (« Ladies and Gentleman ») à l’anecdotique (« The Other Man ») pour enfin avoir quelque chose de consistant (« Mornings »). Mais je dis sûrement ça parce que c’est la vision du couple qui m’a le plus touchée et, dans son universalité mal équilibrée, il se peut que Master of None vous plaise pour des raisons tout à fait différentes. C’est sa réussite et sa force.

13 novembre / With Bob And David – S01E02 (Netflix)

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Mr Show, c’est la pierre angulaire de la comédie alternative à la télé, un ovni culte diffusé sur HBO au milieu des années 90 qui a inspiré une longue lignée d’héritiers (Key & Peele, Comedy Bang Bang). Cette année, grâce à un petit chèque de Netflix, Bob Odenkirk et David Cross réunissent la vieille équipe pour quatre nouveaux épisodes de sketchs inventifs et absurdes. Il y avait à boire et à manger mais toujours un tas d’idées. Le plus drôle, selon moi, reste cette comédie musicale imaginée par deux employés d’un pressing et leur client mécontent.

22 novembre / The Leftovers – S02E08 (HBO)

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À l’exception du très bon « Guest », la première saison m’avait laissé de marbre. Comment expliquer alors que celle-ci m’a aussi régulièrement bouleversé ? Un nouveau décor, une narration plus fluide, une structure plus maline, des personnages plus consistants, un symbolisme moins lourdingue, une meilleure utilisation du score tire-larmes et des expérimentations inoubliables, comme ce huitième épisode unique en son genre. Le miracle ici, c’est surtout d’avoir su aborder l’existentialisme avec autant de sensibilité, d’avoir su illuminer avec autant de noirceur. Ma plus grosse surprise cette année tant je ne m’y attendais pas, tant j’ai fini la saison en mille morceaux. Ayant visionné ça loin de chez moi, j’aurais jamais cru pleurer autant devant un putain de karaoké

30 novembre / Transparent – S02E01 (Amazon)

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Comment faire mieux qu’une première saison qui avait atterri à la 1ère place de mon classement l’an dernier ? Dès les premières images de la saison, dès cette photo de mariage où l’on retrouve les Pfeffermans au grand complet, nous voilà rassurés. Si l’inclusion des flashbacks sur le Berlin des années 30 sont parfois un peu maladroits, tout le reste est à la hauteur des attentes : une exploration encore plus poussée de toutes les formes de sexualité, de tous les problèmes de communications au sein d’une famille ou d’un couple, de tous les défauts de personnages en quête d’identité. Si l’on doute encore du Golden Globe attribué à Jeffrey Tambor en janvier, il suffit de voir les deux derniers épisodes, de suivre Maura alors qu’elle trouve enfin quelqu’un avec qui partager de l’affection et une mère avec qui regarder l’horizon.

1er décembre / The Grinder S01E09 (FOX)

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La rentrée de septembre des networks fut extrêmement pauvre en matière de nouveautés, j’ai même été obligé d’en fantasmer une alternative. Si je prends du plaisir avec Grandfathered et que d’autres affectionnent Crazy Ex-Girlfriend ou Supergirl, j’ai choisi de mettre en avant la comédie que j’ai trouvé la plus attachante, The Grinder. S’il reste encore pas mal de réglages à faire (notamment concernant un casting féminin cruellement sous-exploité), il n’y a rien à redire sur le duo de frangins formé par Rob Lowe et Fred Savage, formidable. Et en respectant la bonne vieille tradition des sweeps de fin novembre, les scénaristes nous ont offert deux excellents épisodes assumant pleinement l’aspect gentiment méta de leur pitch (avec Timothy Olyphant et Jason Alexander en bonus). J’ai hâte de voir comment l’équilibre sera trouvé en 2016.

13 décembre / Getting On – S03E06 (HBO)

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On va pas cracher dans la soupe : même s’il est très triste que la série s’arrête, c’était déjà un petit miracle qu’elle survivre trois courtes saisons vu l’indifférence du public. Ce remake d’une comédie noire britannique est pourtant une merveille d’écriture précise où se mélange sans arrêt cynisme et humanité. Jamais de surenchère dark comedy ou de compromis sexy, tout le personnel de ce centre gériatrique est fidèle à lui-même mais cherche la rédemption dans cette dernière ligne droite – la meilleure – où une belle galerie de sentiments est abordée à travers de la matière fécale, des reins défectueux et du vomi à nettoyer.  Des portraits de femmes, de vieilles femmes qui vomissent ou agonisent mais qui malgré tout nous font rire parce que Getting On parvient à rire de tout sans jamais se moquer.

15 décembre / Manhattan – S02E10 (WGN America)

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Manhattan n’est pas seulement une série sur les scientifiques à l’origine de la première bombe atomique. Avec cette deuxième saison encore plus dense, elle devient également un thriller d’espionnage, une étude sur les contradictions de l’Amérique, un drame au milieu d’une petite ville et un soap familial. Si on suivait jusque là principalement l’opposition entre Frank Winter et Charlie Isaacs, la narration offre cette année la part belle à toute la galerie de personnages et parvient à exploiter toute leur richesse à travers des épisodes construits à la fois pour englober une thématique et pour servir l’avancée haletante du récit qui se déroule sur dix-huit mois. Ce récit, c’est le nôtre, celui de notre civilisation et il nous est raconté à hauteur d’humain. Et lors d’un (series ?) finale où l’on assiste au premier test, c’est l’explosion d’une amitié qui occupe vraiment notre attention.

16 décembre / Peep Show – S09E06 (Channel 4)

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En parlant de l’explosion d’une amitié… Après neuf ans à suivre les mésaventures de Mark et Jeremy – six ans pour moi, depuis qu’un ami britannique me l’a conseillé pour avoir un équivalent UK à It’s Always Sunny – il est temps de dire au revoir à une comédie devenue un peu inégale et répétitive mais toujours remplie de one-liners savoureux sur l’échec, la médiocrité et l’absurdité des relations humaines. Un finale fidèle à l’humour noir et aux voies sans issue habituelles. C’est la seule excursion hors des USA dans cette liste et il va désormais falloir que je trouve une remplaçante. On me murmure Catastrophe ? Je prends.

18 décembre / The Knick – S02E10 (Cinemax)

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À l’image du Dr Thackery, l’addiction reste un mystère pour moi : comment être aussi accro à une série qui a autant de mal à gérer un équilibre narratif, à construire sans maladresses une vraie tension dramatique ? Il serait trop simple de s’en remettre seulement à la réalisation de Soderbergh. The Knick est certes la série la plus belle à regarder mais ce n’est pas tout. Non, il y a aussi une fascination pour l’époque, pour sa vision de la médecine et du monde en général, pour certains personnages qui ont gagné en relief (l’étonnant duo Cleary/Harriet) et pour le gore. Ce season finale pousse ça à son paroxysme avec une scène d’auto-opération à entrailles ouvertes qui donne envie de vomir, dans le bon sens du terme. The Knick est bordélique mais couillu et toujours aussi hypnotisant.

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À quoi va ressembler 2016 ? À 1996, avec le retour à l’écran de X-Files, Twin Peaks, Star Trek et Gilmore Girls… À l’empire Marvel qui va continuer de saturer l’écran avec ses super-héros et super-héroïnes. Moi, je repars hiberner. Ne me réveillez que si Larry David balance une neuvième saison de Curb Your Enthusiasm !

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